Ahimsa Ne pas nuire et ne pas se nuire
S’il existe une notion entièrement partagée en yoga et pilates, c’est bien celle de non-violence.
En yoga, cette notion essentielle est nommée Ahimsa (littéralement donc «non violence ») et fait partie des Yamas (règles de vie) énoncés dans les Yoga Sutra de Patanjali, un texte de l’Inde Ancienne. ll constitue un des premiers pas du disciple sur la voie du Yoga, qui comme on le sait dépasse la simple pratique de postures plus ou moins compliquées et est véritablement une philosophie de vie.
En pilates, discipline tout à fait occidentale bien qu’enracinée en partie dans le yoga (Joseph Pilates s’en est fortement inspiré pour certains exercices de renforcement des muscles profonds), on se réfère plutôt à une expression attribuée à Hippocrate : « Primum non nocere » : d’abord, ne pas nuire.
Ne pas nuire, oui et aussi ne pas se nuire. Cette notion de bienveillance implique dans notre pratique de ne pas nuire à son corps, et donc :
– d’adapter les postures à nos blessures, à nos faiblesses et à notre forme du moment
– d’être à l’écoute de son corps, de ses émotions, de ses sensations, de ce qui se présente
– de ne pas chercher à soumettre son corps à sa volonté
– et donc de pratiquer avec son corps et non contre lui.
Mais cela va encore plus loin.
Nous avons ainsi à apprendre la sagesse, la sagesse et le courage d’être différent du voisin ou de la copine, le courage de ne pas faire comme les autres. Oublions donc les « Oh mais que vont-ils penser ? De quoi vais-je avoir l’air si je ne fais pas comme tout le monde ? ».
Nous avons également à apprendre l’humilité. Il faut être humble et faire taire cet ego qui voudrait que nous soyons meilleurs ou au moins aussi performants que « les autres »… Notre fierté (mal placée ?) en prend un bon coup…
Il se joue là quelque chose d’important : l’acceptation de ce qui est. Mon corps ne répond peut-être plus aussi bien qu’avant… Je ne suis pas souple, je ne suis pas si fort que je pensais, j’ai mal… Il y a des choses qui vont s’améliorer graduellement avec la pratique et la patience, mais il y a aussi des choses que je ne pourrai pas changer, quoi que je fasse… Il s’agit alors de faire preuve de discernement pour pouvoir agir sur les choses que je peux changer et accepter ce sur quoi je n’ai pas de prise… Là encore, apprentissage de la sagesse…
Cette notion de bienveillance bien comprise peut vraiment faire toute la différence dans notre pratique, et nous permettre de progresser tranquillement et à notre rythme. Et comme rien n’est coupé de rien, cette non-violence, ce respect de la vie, d’abord appliqué à notre pratique, peut ensuite déborder sur notre existence tout entière : ne plus se nuire, et ne plus nuire aux autres, m’accepter tel(le) que je suis et accepter l’autre tel qu’il est – après tout nous ne sommes que des humains, nous ne sommes pas parfaits et nous faisons tous des erreurs : la bienveillance appliquée !